Introduction

Posted by

·

English Version

Les débats sur l’interprétation des Écritures chrétiennes existent depuis l’origine de la Bible. L’histoire de l’Église est pleine de ces disputes et si certaines n’étaient que de simples désaccords textuels ou doctrinaux, d’autres ont pris la forme d’une campagne contre les enseignements hérétiques, en particulier ceux qui concernaient la personne de Jésus-Christ[1]. Même de nos jours, nous continuons à rechercher les Écritures pour en comprendre le message et à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. (Jude 3). L’un des effets importants et positifs de ces types de débats est leur capacité à faire réfléchir les gens sur leurs croyances et à clarifier notre conception des paroles de Dieu. Les doctrines que nous chérissons le plus et auxquelles nous sommes profondément attachés sont celles que nous avons généralement examinées de plus près. Souvent, lorsque l’une de nos croyances est remise en question ou contestée, nous avons tendance à devenir passionné et à nous lancer dans une étude théologique approfondi pour mieux la comprendre et la défendre. Mais il arrive parfois ou ce type de rencontre achève à un résultat différent, notamment lorsque nous sommes égarés d’une position doctrinale différente de notre dogme d’origine. Cela est arrivé aux meilleurs d’entre nous et montre que nous devrions parfois être reconnaissants envers ceux qui sont prêts à nous confronter. Sans le savoir, ils nous ont involontairement aidés à grandir.  Il est bon que nous posions des questions et que nous débattions, en gardant à l’esprit que le fer aiguise le fer (Proverbes 27:17) et Le premier qui parle dans sa cause paraît juste; Vient sa partie adverse, et on l’examine. (Proverbes 18:17).

Lors de la formulation d’un ensemble d’enseignements chrétiens, il faut tenir compte des incertitudes potentielles. Par exemple, comme nous ne vivons pas dans la Palestine du 1er siècle et que la plupart d’entre nous ne parlent pas l’araméen, il y a des choses que nous ne comprenons pas[2]. L’étude de l’eschatologie[3] pourrait être considérée comme l’un de ces domaines.  Le vaste choix d’interprétations sur la manière dont les choses vont se terminer est complexe et parfois plein de confusion. Un excellent exemple est celui de la place à accorder à la seconde venue de Jésus-Christ en association avec le millénaire d’Apocalypse 20 et les événements qui précèdent ce retour. L’étude des nombreuses écritures associées aux événements entourant le retour du Christ est à la fois longue et complexe. Environ 25 à 30 % de la Bible est de nature eschatologique et l’étude systématique des détails de l’eschatologie peut certainement représenter une étude qui parvient toute une vie. Cela devient encore plus intimidante si l’on considère que de nombreux textes eschatologiques sont largement symboliques par nature. Bien que je ne sois pas persuadé que nous puissions saisir pleinement tous les aspects de l’eschatologie biblique, je crois que l’étude de la fin en relation avec la venue du Christ et l’histoire humaine est importante et vaut l’investissement. En autre-mot, nous devons peut-être nous contenter de fonder notre conclusion sur la balance des probabilités plutôt qu’au-delà de tout doute raisonnable. Cependant, si nous désirons vraiment en savoir plus sur le Messie et son glorieux royaume, cette étude est nécessaire.

Bien que les débats et les discussions passionnées permettent d’approfondir l’étude et la réflexion, ils peuvent également avoir de graves conséquences. Il y a toujours le danger de devenir trop zélé et de lancer l’anathème sur ceux qui ne partagent pas notre point de vue.  Nous devons nous efforcer de garder l’air frais et d’éviter les divisions entre frères à cause d’une interprétation de l’eschatologie. Contrairement aux doctrines primaires qui ne sont pas négociables et qui sont claires dans les Écritures, les discussions et les débats sur la fin des temps peuvent en grande partie avoir lieu sans que l’on prononce le mot hérétique. Nous pouvons être ardents à ce sujet sans rompre les liens avec nos frères et sœurs. Nous devons rester concentrés sur les choses qui nous unissent plutôt que sur celles qui nous divisent.

J’ai passé de nombreuses années à examiner la bible et à lire de nombreux livres sur le thème de l’eschatologie. Cela, en plus de nombreuses conversations sur la fin des temps, m’a permis d’avoir au moins une compréhension des nombreuses interprétations de l’eschatologie. Si je peux être honnête avec mes liseurs, je me suis rendu compte que je n’ai jamais été vraiment persuadé et satisfait d’une position particulière. Certaines m’ont paru plus convaincantes que d’autres. Mais à ce stade de ma vie, mon désir est de régler une fois pour toutes la question pour moi-même. Je veux prendre le temps d’évaluer les textes qui parlent vraiment du sujet et arriver à une conclusion pour moi personnellement. Une position que je puisse affirmer avec ma conscience ! Ainsi, si cette série est mise à disposition avec l’intention de bénir mes lecteurs, elle est aussi un effort personnel pour exposer mes convictions personnelles.

Bien qu’il existe des centaines de textes bibliques de nature eschatologique, je voudrais commencer par ce que je considère comme étant probablement le plus important et celui qui, selon moi, sert comme fondation à tous les autres. Je souhaite examiner dans cette série ce que Jésus a enseigné au sujet de l’eschatologie. Qu’a dit le Christ au sujet de la fin des temps ? Il serait presque impossible de commencer à comprendre l’eschatologie biblique avant de procéder à une étude de l’enseignement de Jésus sur le sujet. L’enseignement le plus complet de Jésus sur l’eschatologie se trouve dans ce que l’on appelle communément le Discours du Mont des Oliviers. Les passages de Matthieu 24-25, Marc 13 et Luc 21 sont centrale de cette étude et constituent la base de tous les autres examens bibliques. Le discours d`Olive expose les résultats de l’histoire de l’humanité, tels que Jésus les a décrits, en relation avec sa venue. Qu’est-ce que Jésus a communiqué à ses disciples sur ce qui les attendait, eux et la fin des temps ? Comment doivent-ils se comporter en fonction de cette révélation ? Que peuvent attendre les générations futures de cet enseignement ? Le Discours d`Olive aborde ces questions. En gardant son interprétation à l’esprit, nous pouvons ensuite aborder d’autres passages eschatologiques pour créer un cadre sur ce que nous pouvons attendre de l’avenir !

Le Discours n’est pas sans ses problèmes d’interprétation et, en retour, il a différents points de vue. Certains soutiennent que certains passages semblent se rapporter à des signes et à des événements survenus dans la vie des disciples au 1er siècle, tandis que d’autres considèrent que leur contenu prédit quelque chose qui se produira vers la fin de l’histoire de l’humanité. C’est la tension entre ce que l’on appelle le point de vue prétériste (passé), qui voit l’accomplissement de ces passages dans les événements qui ont entouré la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, et le point de vue futuriste, qui interprète ces passages entièrement à la fin de l’histoire de l’humanité. D’autres encore voient le discours dans une perspective que je qualifie d’« idéaliste ». Ils voient dans ces passages un double accomplissement et les relient à la fois aux croyants du premier siècle et aux futurs chrétiens. Bien que certains soient rigides lorsqu’il s’agit de choisir entre ces deux options, la plupart des érudits voient un peu des deux. 

L’interprétation présentée dans cet essai est basée sur ce que l’on appelle un point de vue prétériste partiel, qui est une interprétation unique. Elle tente de combiner les deux points de vue, prétériste et futuriste, en considérant certaines sections comme appartenant au passé, avec la destruction du temple de Jérusalem, tandis que d’autres trouvent leur accomplissement lors de la seconde venue du Christ. Avant d’aborder Matthieu 24, je commencerai par examiner le contexte dans lequel le discours du Mont des Oliviers a été prononcé. Je passerai ensuite en revue les chapitres 21 à 23 de Matthieu. Je passerai ensuite la majeure partie de mon temps à étudier Matthieu 24-25, Marc 13 et Luc 21 en me basant sur les passages de Matthieu, puis je ferai un excursus pour examiner plusieurs autres passages eschatologiques trouvés dans l’évangile de Matthieu. 


[1] Les hérésies les plus connues sont le sabellianisme, l’arianisme et le pélagianisme, pour n’en citer que quelques-unes.

[2] Pour être clair, il ne s’agit pas d’une incertitude d’autorité, d’inspiration ou de fiabilité, mais de clarté.

[3] L’eschatologie signifie simplement l’étude des dernières choses ou de la fin.


Discover more from The Moncton Herald

Subscribe to get the latest posts sent to your email.