Aujourd’hui, nous reprenons là où nous nous sommes arrêtés dans notre article précédent. La dernière fois, nous avons passé en revue deux bénédictions que l’apôtre Paul souhaitait voir les croyants d’Asie Mineure grandir dedans. La troisième de ces bénédictions était qu’ils comprennent la grandeur exceptionnelle de sa puissance envers nous qui croie. Le thème de la puissance de Dieu et de la manière dont elle se manifeste sera au centre des vs. 20-23. Dieu exerce sa puissance envers les croyants en fonction de la force de sa puissance. Par exemple, l’une de ces manifestations a été l`administration de l’apôtre Paul (Ephésiens 3:7). Le ministère de Paul était en fait un moyen par lequel Dieu exerçait sa puissance. L’expression « la force de sa puissance » apparaît également plus loin dans cette épître en association avec l’armure de Dieu (Éphésiens 6:10-17), où Dieu nous a donné les moyens de tenir firme dans ce monde contre les forces qui s’opposent à son royaume. Pour ceux d’entre nous qui choisissent d’affronter l’ennemi, ce pouvoir est très important et nous ne survivrons pas sans lui. Ceci s’appliquait particulièrement aux Éphésiens, car ils étaient entourés par la puissance de Rome et son hostilité à leur égard en tant que chrétiens. Ils devaient s’atteler à la tâche et mener le bon combat contre leurs adversaires, mais cela nécessitait une petite puissance de feu venant d’en haut.
Le Texte
et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. (Éphésiens 1 :19-23)
Comment Dieu montre-t-il sa force ?
Paul révèle les détails permettant d’identifier la puissance de Dieu. Les quelques passages suivants sont répétés dans d’autres épîtres et sont importants pour démontrer le lien entre la puissance de Dieu et le réconfort d’un croyant. Tout d’abord, cette force de sa puissance était la même que celle qui a ressuscité Christ d’entre les morts et l’a fait monter dans les cieux. Paul parle ici en termes de victoire sur la mort et sur toute domination dans ce monde. Nous voyons ici la revendication du trône de David dans les deux expressions « ressuscité des morts » et « assis à la droite ». Ces expressions se retrouvent clairement dans le sermon de Pierre en Actes 2:14-36. La résurrection du Christ est le moment où il revendique le trône de David et, en retour, règne au-dessus toute le monde. C’est là que se concentre la puissance de Dieu. Ce thème de la démonstration de la puissance de Dieu lors de la résurrection est commun à toutes les épîtres de l’auteur (Romains 1:4 ; 1 Corinthiens 6:14 ; Philippiens 3:10, Colossiens 2:12). Dieu a ressuscité le Christ d’entre les morts pour montrer sa puissance et le proclamer roi selon la lignée royale de David. Le Christ est roi, non seulement d’Israël, mais aussi du cosmos tout entier.
La résurrection du Seigneur Jésus s’accompagne de l’ascension. Dieu ne l’a pas seulement ressuscité d’entre les morts, mais l’a fait asseoir dans les cieux. Le texte est une citation du Psaume 110:1. L’un des passages eschatologiques les plus significatifs des Écritures Chrétiennes se trouve dans le Psaume 110 et est cité plus souvent que tout autre passage de l’Ancien Testament dans le Nouveau Testament. Non seulement le Christ vit pour toujours, mais il règne également pour toujours. La main droite était la place d’honneur où quelqu’un s’asseyait lorsqu’il avait remporté une victoire et obtenu la faveur d’un grand roi (1 Rois 2:19 ; Psaume 44:3 ; Psaume 89:13). Cette expression est constamment utilisée pour prouver que l’ascension de Jésus et son règne en tant qu’héritier de David sont en train de s’accomplir. C’est lui qui est monté au ciel et qui est assis à la droite de toute autorité en attendant le moment où ses ennemis seront mis sur son marchepied. Le Christ règne d’une manière très réelle maintenant ! Le trône de Yahvé est dans les lieux célestes où son règne est par nature céleste. Non seulement le Christ est ressuscité des morts et a été assis sur son trône, mais les croyants en Jésus le seront aussi (Éphésiens 2:5-6). Notre résurrection d’entre les morts est entièrement liée à sa résurrection (1 Corinthiens 15:43 ; Philippiens 3:21). Si le Christ est victorieux dans sa résurrection et son ascension et qu’il est notre position actuelle dans une sorte de déjà/pas encore, alors nous devrions aborder cette vie avec cette même victoire ! Nous sommes plus que des conquérants ! La chose la plus importante à noter dans ce passage est que cette résurrection et cette ascension sont mises en œuvre par la puissance de Dieu. C’est la même puissance qui est « vers nous » et qui nous sanctifie.
Le nom qui surpasse tous les noms
Contrairement aux pouvoirs et à la domination que ces croyants voyaient en Asie Mineure et à Rome, la seigneurie de Jésus les surpasse tous, car le trône sur lequel il est assis est céleste et non terrestre. Son règne est non seulement au-dessus du royaume terrestre, mais aussi au-dessus des principautés et des puissances dans le royaume céleste lui-même (Éphésiens 3:10 ; 6:12). Paul fait référence à ces quatre entités dans son épître aux Colossiens, où il déclare que même ces choses ont été créées par lui et pour lui (Colossiens 1:15). Pour compléter la description de la domination de Jésus, Paul fait référence à son autorité sur tout nom qui est nommé. Cette description est similaire à celle qu’il donne dans le Carmen Christi de Philippiens, où il nous est dit que sa mort a été puissante :
C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Philippiens 2 :9-11)
Quels que soient les ennemis qui se sont opposés à Yahvé et à son Roi, ils sont maintenant soumis et placés sous ses pieds. En vérité, toute autorité lui a été donnée dans les cieux et sur la terre (Matthieu 28:18). Nous devons donc prendre ce pouvoir et cette position qui nous ont été accordés et aller faire des nations des disciples !
Ces âges
L’expression « cet âge » et « l’âge à venir » a causé beaucoup de confusion parmi les biblistes, en particulier ceux qui essaient de comprendre la nature de la prophétie biblique. Certains interprètent ces âges comme l’âge juif par opposition à l’âge messianique, ou l’ancienne alliance par opposition à la nouvelle alliance, la première étant dorénavant abrogée. D’autres considèrent cet âge comme l’âge tangible actuel qui est laissé à ses mauvaises manière, tandis que l’âge à venir fait référence à l’âge qui suivra la résurrection. Dans Matthieu 12:32, parler contre le Saint-Esprit est un péché impardonnable qui se perpétue de cet âge à l’autre. Il se peut très bien que l’expression soit simplement une référence pour dire « pour toujours » ou « à partir de maintenant ». Le règne du Christ est un règne sans fin qui ne peut jamais être contrarié ou supprimé. Alors que ses ennemis sont tombés les uns après les autres, son règne est un règne éternel (Daniel 7:14,27).
La marche vers la victoire
Nous constatons que l’expression « Il a tout soumis sous ses pieds » au v. 22 est une déclaration presque mot pour mot de 1 Corinthiens 15:27. Le but de la citation de Paul est de permettre à ses lecteurs et à nous-mêmes aujourd’hui de comprendre la certitude de la domination victorieuse du Messie. En s’inspirant à nouveau du Psaume 8:6, l’apôtre souhaite renforcer la notion d’authenticité de l’autorité du Christ sur toutes choses. Ces croyants ont besoin de grandir dans la connaissance de son pouvoir au-dessus de toutes les choses qu’ils voient autour d’eux et surtout sur celles qu’ils ne voient pas. Ils ont besoin de voir avec les yeux de la foi et d’avoir une évaluation correcte de leur environnement et de la manière dont toutes les choses sont déjà soumises à ses pieds. Cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas dans le futur un accomplissement physique de cette ultime soumission (1 Corinthiens 15:25-26 ; Hébreux 2:8), mais que nous pouvons vivre aujourd’hui avec la perspective que son règne est total. Ce que Paul veut faire comprendre, c’est que ce n’est pas seulement la création terrestre, comme dans le contexte original du Psaume 8:6, qui trouve sa subjugation dans le Messie, mais qu’il s’étend maintenant à toutes les choses.
Paul se tourne maintenant vers l’Église pour établir un lien entre cette autorité et l’Église. C’est en regardant son Église que nous voyons le plus clairement la manifestation du règne du Christ. Paul déclare que le Christ l’a donné comme chef de toutes choses à l’Église. Mais comment le Christ a-t-il donné la direction de toutes choses à son Église ? Si le Christ est le chef de toutes choses et qu’il dispose l’autorité sur tout, alors le corps qui est en Christ doit avoir un rôle à jouer dans son règne. Il a donné à l’Église l’autorité d’être l’adoratrice de Dieu, la proclamatrice de son royaume et la gardienne des paroles de justice.
Le front uni
Le Seigneur Jésus est lié à l’Église où il en compose la tête et où l’Église en constitue le corps. Paul écrit que : (Il l’a donné comme chef de toutes choses à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. La raison pour laquelle il est la tête est qu’il a sauvé le corps (Ephésiens 5:23). L’Église est donc au service du chef et doit lui obéir (Romains 12.4-5 ; 1 Corinthiens 12.12-27). Mais dans ce texte, il est dit que la plénitude de celui qui remplit tout en tous est liée à cette position de chef. Cette relation avec l’Eglise est distincte de sa domination sur le monde. Puisque c’est dans l’église que nous voyons sa plénitude. Mais si la victoire appartient au Seigneur et que nous sommes assis dans les cieux, alors, dans un sens très réel, nous sommes aussi des dirigeants (Apocalypse 1:6 ; 5:10).
Un jour viendra où nous verrons la manifestation de cette règle dans ce monde. Nous devrions nous efforcer de participer à cette fin. Nos actions d’aujourd’hui ont un but qui aura un effet sur l’avènement de cette règle. Nous devons considérer notre environnement, non pas comme une défaite, mais comme un moyen d’accomplir cette manifestation et de combattre le bon combat avec la puissance de Dieu qu’il nous a accordée.
